L'Eglise St Christophe de Baron

 

 

 Histoire

 

 

 

 

Eglise de baron


 

Eglise de baron vers 1900

 


La paroisse de Baron faisait au temporel,  partie de la grande prévôté royale de l’Entre-Deux-Mers et dépendait au spirituel, de l’archiprêtré du même nom. Elle devait 12 deniers au chapitre de Saint-André de Bordeaux ; et ses revenus, sauf ce qui appartenait à la couronne, avaient été donné par Joscelin, archevêque de Bordeaux à l’abbé de la Sauve qui percevait même les quartières à partir du XV ème siècle ; jusqu’alors elles avaient  été payées à l’Archevêque. En 1097, Amat ou Aimé, successeur de Joscelin confirma toutes ces donations à Achelme Sanche, deuxième abbé. Le 3 janvier 1166, le Pape Alexandre III et le 20 mai 1197, Célestin III, confirmèrent, à leur tour, toutes les donations qui avaient été faites au couvent, parmi lesquelles figure la paroisse de Baron.
C’est probablement après ces dernières confirmations que les religieux firent restaurer l’église et bâtir  l’intérieur du chœur.
Certains paroissiens de Baron furent généreux envers l’abbaye de la Sauve. Le 13 décembre 1228 , Guillaume –Arnaud de la Ferrière donna pour le salut de son âme, tous les  pâturages,forets, terres, vignes etc…qu’il possédait dans les paroisses de Croignon, La Sauve et Baron.
 En 1235 Amanieu  Colomb, bourgeois de Bordeaux avait donné à l’abbaye la dime de Baron qui était un fief mouvant de Raymond, vicomte de Fronsac, et de Raymond Gombaud de Vayres.
Vers 1230 un nommé Vigouroux, habitant du lieu Soliac ou Sollac à Baron, donna ses biens à l’abbaye.
Au XIII ème siècle existait dans Baron une famille portant le nom de la paroisse, que l’on écrivait alors, dans les titres latins, Auaron , Auarian ou Arians ; elle tenait ses fiefs de la couronne. En 1274, Gaillard d’Arians, damoiseau, au nom de Gaillard-Raymond d’Arians, son père, et Pétronille de la Motte, déclarent qu’à cause des fiefs qu’ils possèdent dans la paroisse de Saint Quentin d’Auaron, d’Auariano et quelques  autres, ils doivent fournir tous les ans au roi un chevalier pendant quarante jours.(*)
La paroisse de Baron fut également le siège de La confrérie de St Cosme et St Damien ainsi que d’une confrérie des vinatiers. Confrérie vineuse dont la mairie a des comptes de 1585 à 1630 .Ce genre de confrérie pieuse très fréquentée dans la Creuse, parait être rarissime en Aquitaine. (**)
Dans la Série E des archives départementales  nous trouvons un état des réparations faites à l’église en 1588. Par curiosité examinons la facture :
Une journée de maçon 5s
Une journée de charpentier  7s et 6 dEglise de baron vers 1900
Une barrique de chaux  37s et 6 d
Un autre exemple 319 ans plus tard en 1907 .
Séance extraordinaire du 7 novembre 1907 :
M. le Maire expose au conseil que le directeur de la compagnie d’assurance « l’Union »et un architecte de la compagnie sont venus à Baron pour constater les dégâts occasionnés par la foudre au clocher de l’église et qu’ils ont offert la somme de 1000 frs comme indemnité.
L’assurance pour l’église n’étant que de 20 000 frs la compagnie n’a pu donner davantage.
Après délibération, le conseil est d’avis d’accepter la dite somme de 1000frs qui s’ajoutera au 550 frs pris sur les ressources communales et au 500 frs provenant d’un don anonyme. Ce qui permettra de couvrir les frais de reconstruction du clocher.(***)

L'Eglise

L'église Saint-Christophe est citée pour la première fois entre 1095 et 1102 dans le grand cartulaire de La Sauve-Majeure. En 1097, l'archevêque de Bordeaux confirme cette église dans les possessions acquises avant 1086 par La Sauve-Majeure.
L'abside et la crypte constituent les éléments les plus anciens de l'église. Leur construction remonte au XI ème siec1e. Leurs murs sont .élevés en petits moellons irréguliers comme la crypte. Ce petit appareil est masqué par un crépi qui recouvre toute la construction. Il reste cependant visible, dans le chœur au-dessus de l'arcature ceinturant I'hemicycle et la travée droite, et au-dessus de la voûte.

L'abside :
Elle présente une forte élévation en partie due à la présence de la crypte. Trois baies en plein-cintre percent le haut de ses murs. Une arcature en plein-cintre la renforce intérieurement. Elle repose sur de fins supports dotés de petits chapiteaux sculptés en méplat, au répertoire essentiellement composé de feuillages, a l'exception d'une corbeille y associant la figure humaine. Ici, la représentation, encore sommaire, s'organise sur les trois faces visibles du chapiteau portant chacune un motif de masque aux reliefs peu affirmés, associé à des éléments végétaux. Il pourrait s'agir d'une des premières représentations humaines dans la sculpture du début de l'époque romane en bordelais.
Leur réalisation date des dernières décennies du XI ème siecle. Enfin, les traces d'un décor peint du XI ème siècle dans les combles du chevet semblent indiquer que l'abside n'était pas voûtée à l'origine.
Ces arcades sont visibles depuis les travaux de réhabilitation récente. Ces arcades avaient été supprimées en 1854 et le mur enduit de plâtre ainsi que les voûtes.

 

 

 

       

Transformations du XII ème siècle :
Au milieu du XII ème siècle, des voûtes sont lancées sur l'abside et sa travée droite. Ce voûtement impliqua l'installation, en prenant appui sur l'arcature du XI ème siècle, de quatre doubles colonnes destinées a recevoir les doubleaux des voûtes. Sur les chapiteaux, restaurés et peints au XIX ème siècle, on reconnaît Saint Michel terrassant le dragon, deux lions affrontés, et des griffons sur l'un des chapiteaux recevant l'arc triomphal. Trois baies circulaires sont percées dans la voûte afin d' éclairer un choeur rendu aveugle par la pose de ce nouveau couvrement masquant les fenêtres du XI ème siec1e. Au XIX ème siec1e, la voûte montrant" des signes de fragilité, ces oculi ont été remplacés par des ouvertures en plein-cintre. Il y a quelques années, ces dernières ont été à leur tour modifiées afin de restituer au sanctuaire son aspect du XII ème siècle.

Les modifications postérieures à l'époque romane :
Les traces d'un remaniement du XIV ème siecle sont confirmées par la présence, a l'ouest de l'église, d'un portail en arc brisé à multiples voussures lisses reposant sur des piédroits dotés de petits chapiteaux à feuilles sculptés en faible relief.
L'église et le cimetière sont pillés et profanés en 1339, l'Archevêque de Bordeaux fait recueillir des fonds pour réparer le sanctuaire.
A cause des guerres incessantes on reconstruit la façade en dur. On la surmonta d'un c1ocher-mur pignon à deux baies campanaires probablement élevé à la fin de l'époque gothique. L'escalier qui mène au clocher n'est pas accessible du sol
Suppression des escaliers qui mènent a la crypte

Les restaurations du XIX ème et du XX ème siècle :

En 1854 la première arcade est refaite , on supprime l'arcature du XI eme et le mur est enduit de plâtre.

En 1862, une sacristie est construite au nord du chevet. Les travaux réalisés dans la nef à partir de 1899 sont d'une importance telle qu'il est malaisé de savoir si I'on a conservé des éléments médiévaux. Ils concernent le surhaussement des murs de la nef, le percement de nouvelles fenêtres et le remplacement du lambris par une voûte en béton armé ménageant des lunettes au-dessus de chaque large fenêtre.
Enfin, en 1908,le clocher mur est remplacé par un nouvel ouvrage de style néo-roman.

Récemment l'Association pour la rénovation de l'Eglise (en 1988) arracha les boiseries qui recouvraient le mur du choeur ce qui révéla de fines colonnes plaquées au mur ainsi que des arcatures romanes diversement endommagées, sans doute par un incendie.(****)

Récapitulatif :

XI ème siècle Crypte et le bas de l'abside

XII ème siècle Voûtes sur l'abside qui prend appui sur l'arcature du 11 ème siècle. Abside en cul de four

XIV ème siècle Due aux guerres on remanie l'église.
- Façade en pierre du type clocher mur à pignon.
- suppression des escaliers qui mènent à la crypte et ouverture d'une porte à l'extérieur du coté nord ?
XVI ème siècle Nouvelles peintures récemment découvertes

XIX ème siecle 1854 la première arcade est refaite .8 arcades ont été supprimées et le mur est enduit de plâtre

1861 La crypte dont les voûtes se sont effondrées est restaurée

1862 La sacristie est construite

1899 Travaux importants sur la nef

1908 remplacement du clocher mur par un ouvrage de style néo-roman

1988 L'association pour la rénovation de l'église à arrachée les boiseries du XVIII ème siècle.

Inscriptions sur la cloche de l'église de Baron

1 ère ligne Gloire à Dieu pour le service de l'église de St Christophe de Baron

2 ème ligne S. S. PIE IX Pape. Mr le Cardinal Donnet Archevêque de Bordeaux.
M. Blanc Curé.

3 ème ligne Parrain M. Pouvereau Joseph César Capitaine de Marine Maire.
Marraine Baronne Dudon.

4 ème ligne Née Georgin Françoise Marie de Parouty petite fille du Procureur Général de Parouty


1 ligne médiane Fondue par Antonin Vautier à St Emilion Gironde en l'an 1865.


En bas sur le coté LA (B) la bémol

* extrait d'un article de Léo Drouyn paru dans la vie catholique de Bordeaux le 15 mars 1880

** Extrait des réflexions de M. de Montesquieu , à l'époque maire de Baron

*** Extrait des comptes rendus des réunions du conseil Municipal de Baron

**** Extrait de la documentation faite par l'Association pour la rénovation de l'église

 

 

 

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