Monument aux morts de Baron

Guerre de 1914-1918

 

 

En regardant le monument aux morts de Baron et en pensant aux 17 personnes qui sont mortes pour défendre la France pendant la guerre de 1914-1918 je me suis demandé dans quelles conditions ces courageux soldats étaient décédés. J'ai fait quelques recherches et je me suis replongé avec eux dans cet enfer que fut la "Grande Guerre".
En étudiant les ordres de marche des régiments et d’autres documents, j'ai eu l'impression de les accompagner et d'entendre le bruit des canons, des mines et des corps à corps.  

 

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 Le monument aux morts de Baron fut inauguré le 11 novembre 1920.

Castets Jean    né le  28 septembre 1876 ,2e cl,  144eme Régiment d'infanterie territoriale, mort pour la France le 17 octobre 1917 au Nord Est du moulin de Couvailles (Aisne).
Le 144° RIT a son casernement à Tarbes. En 1917 le régiment est affecté au service routier de la sixième armée dans l'Aisne. C'est en travaillant à ce chantier sous le feu de l'ennemi que  Castets Jean décède.

Chartral  Louis, cultivateur,  né le 15 avril 1890 à Prigonrieux (Dordogne) , Caporal, 34e  Régiment d'infanterie, mort pour la France le 8 novembre 1914 à la ferme d'Hurtebise** (Chemin des dames ).
Le 6 août 1914 le régiment quitte Mont de Marsan. Il fait parti de la 71e brigade. Les Allemands occupent le chemin des Dames,  les 7 et 8 novembre journées calmes l'artillerie lourde Française  tire sur Hurtebise .Vers 13 h la batterie allemande pilonne les tranchées françaises .Tout rentre dans le calme à 19h30  (3 tués et 7 blessés). (Source: Mémoire des hommes, ordre de marche du 34e RI)

Claverie  Joseph , né le 16 mars 1896 à Baron, Soldat de 2e Cl , 34e   Régiment d'infanterie, mort pour la France le 9 juin 1918 à Vaux dans l'Oise
Le 8 juin 1918 à 22h le 34e RI , le 13e RI et le 49e RI sont aux alentours des villages de Vaux, Le Ployron et Le Tronquey. A 23 h50 l'ennemi déclenche un violent bombardement par obus explosifs et toxiques sur nos premières lignes. Le 9 juin les combats se déroulent toute la nuit, les bataillons reçoivent l'ordre de résister, les attaques et contre-attaques se succèdent, beaucoup de morts des deux côtés dans ces affrontements.


Combarel  Henri , né le 7 mai 1890 à Baron, Cultivateur ,  Soldat du 123e  RI , mort pour la France le 15 juillet 1918 au Lazaret (hôpital) de Gelsenkirchen *(Allemagne).Le 123 e Régiment d'Infanterie est basé à La Rochelle .Il part le 5 août 1914 pour le Nord, le 16 août il participe à la bataille de Charleroi en Belgique.

Constantin Jean, né le 4 mai 1886 à Baron,  Soldat de 2e classe, 418e RI , mort pour la France le 27 février 1916 à Douaumont (Meuse)
En 1916 il participe à la bataille de Verdun: Louvemont, Douaumont (fev 1916),Esne : cote 304 (avril) , Bataille de la Somme  (juil) :  Hardecourt, Guillemont, Ravin de l'Angle (Août), Saint Pierre Vaast (nov).
Les jours tragiques du 21 au 25 février 1916. Le 21, les Allemands déclenchent un ouragan d'acier sur nos lignes qui résistent héroïquement, ce qui ralenti l’avance des ennemis. Mais l'armée française recule. Le Jeudi 24, le commandement Allemand lance ses troupes d'assaut, nos troupes exténuées par trois jours de lutte inégale plièrent sous le choc. Malgré tout la ruée allemande, qui devait être rapide et efficace, était bloquée.( source: Parcours et historiques des RI de 14/18).


Constantin Pierre Gaston, né le 31 août 1897 à Baron, Soldat  du 105e régiment  d’infanterie, mort pour la France le 23 février 1918  à Baron de maladie contractée en service. Le régiment est, en 1914, en garnison à Riom. Il fait partie de la 51e brigade d'infanterie, 26e division d’infanterie, 13e corps d'armée.
Dans les tranchées, sous la pluie et dans la boue les soldats attrapaient de nombreuses maladies. Grippe ; Broncho pneumonie, tuberculose pulmonaire etc..

De Filley Pierre, né le 19 janvier 1895 à Brive la Gaillarde , Capitaine du 1 er Régiment d'Infanterie des Zouaves, mort pour la France le 8 novembre  1916
Son nom complet est :Farges de Filley de la Barre , Gabriel, Joseph, Marie , Pierre né le 19 janvier 1895 à Brive la Gaillarde, fils de Farges de Filley de la Barre, Pierre, Marie, Oscar né à Baron le 26 mars 1855  Capitaine au 124e d'infanterie et de Mlle Dubujadou Marie ,Agathe, Augustine.
Saint-Cyrien de la promotion de "Croix du Drapeau " (1913-1914), il prend part en tant qu'officier de cavalerie à la "course à la mer"(dernière étape de la guerre de mouvement  après la bataille de la Marne et la guerre de position qui s'en suivit).Détaché sur sa demande il entre en tant que Capitaine dans le 1er RI des Zouaves en février 1915.Il gagne la croix de guerre à Verdun au Bois des Corbeaux (mars -Avril 1916) et tombe grièvement blessé le 7 novembre 1916  quand le régiment attaque Pressoire sous une tempête de neige  .Il décède le 8 novembre 1916 de blessures de guerre. Décorations: Croix de guerre avec palme et étoiles et Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur.(source: généanet.com)


Gazillon  Léonard , Léon, cultivateur,  né le    17 septembre 1890   à Baron, Soldat de 2e classe,7e régiment d'infanterie coloniale, mort pour la France le 9 mai 1916 à Maucourt (somme).
En 1914 le régiment  est en garnison à Bordeaux.3e brigade Coloniale, 3e division Coloniale. Au mois de mai le régiment s'occupe des travaux en prévision du 1er juillet 1916 : La bataille de la Somme.


Germineau François, né le 25 juillet 1885 à St Germain du Puch, Soldat de 2e classe, 37e Régiment d'Infanterie Coloniale, mort pour la France le 23 juin 1915 à La Fontenelle (Vosges)
Le 22 juin 1915 le 5e bataillon du 37e RIC cantonné à la Pêcherie et à Marzelay quitte son cantonnement à 19h pour rejoindre le secteur de la Fontenelle. Arrivé à la Vercoste ils reçoit la mission de contre-attaquer les Allemands qui se sont emparés dans l'après-midi de la côte 627 après un violent bombardement. Il y a deux contre-attaques: la première à lieu le 23 juin à 1h45. La progression est difficile et les compagnies se cramponnent au terrain. A 9h10 nouvelle contre-attaque mais les ennemis déclenchent un puissant tir de barrage avec des obus de gros calibre. Les troupes sont décimées et la progression devient impossible. Le bataillon s'est brillamment conduit : 9 officiers blessés, 38 hommes de troupe tués, 208 blessés et 85 disparus.(source: Ordre de marche du 37e RIC)

Lafosse  Georges, Charron à Baron,  né le 8 mars 1890 à Baron, Maréchal des Logis  du 5e régiment d'infanterie à pied, mort pour la France le 30 septembre 1917 en allant repérer l'emplacement d'une batterie ennemie en action côte 304 Esnes (Meuse)(source GAEL)


Laville  Louis, né le 24 juillet 1884 à Bazas, Soldat de 1ere classe du 212e RI , mort pour la France le 3 septembre 1916 à Vaux Chapitres (Meuse)
Le 3 septembre à  6h 30 les Allemands lancent une attaque sur les tranchées des pentes de Vaux Chapitres. Le 6e bataillon du 212e RI résiste farouchement, néanmoins les pertes sont lourdes et en 1h le bataillon est pratiquement décimé. Les survivants se replient dans le ravin des Fontaines .L'ennemi s'empare de la tranchée et à  8h du PC du 212e RI. (Source : les Français de Verdun 1916)


Maly Joseph Adrien, né le 6 avril 1880 à Boulazac (Dordogne), Sous Lieutenant du 6e Régiment d'infanterie Coloniale, mort pour la France le 11 août 1915 au Bois de la Gruerie***  (Marne)
Le 11 août vers 4h du matin , attaque très violente des tranchées françaises par les Allemands. Bombardement intense avec des projectiles de tous calibres et dont certains répandent des gaz asphyxiants. C’est un écrasement complet de nos premières lignes. La journée se passe en attaques et contre-attaques .Vers 23 h le calme revient et la nuit est tranquille.   Entre le 11 et 12 août les pertes en hommes sont très élevées: 25 officiers, dont le sous- lieutenant Maly, et environ 1000 soldats.(source : JMO)

Marty Pierre, né le 21 septembre 1882 à Savignac de Miremont (24), Soldat de 2e classe, du 34e RI,  mort pour la France le 10 juillet 1916 au Bois de la Gruerie (Marne).
Un coup de main est préparé à 2h du matin dans la nuit du 9 au 10 juillet .On ouvre deux brèches dans notre réseau de fil de fer en face du point à attaquer à 23h tout est terminé. Il n'y a aucune réaction du coté Allemand. Les postes de combats doivent être occupés à 1h 45mn. A 1h50 l’Infanterie ennemie déclenche une fusillade , lance des torpilles et des obus sur tout le front du 34e RI. La surprise est complète .Comment l'ennemi est-il au courant ? L’opération est suspendue, le feu de l'ennemi persiste jusqu'a 3h. A 3h 30 notre artillerie cesse de tirer et l'opération est terminée. Les dégâts matériels dans nos tranchées sont très importants. Nos pertes: 8 tués et 19 blessés.(source JMO)


Nicolas Pierre né le 5 août 1882 à St Michel de Fronsac, soldat du 248° Régiment d'infanterie , Mort pour la France le 2 juin 1917 à Aubérive (Marne)
Le 248e RI est le régiment de réserve du 48e RI caserné à Guingamp. Le  6mai 1917 le régiment se porte au front, à l'Est d’Auberive. C’est la vie quotidienne dans les tranchées, les boyaux, sous les bombardements ennemis. De nombreux coups de mains contre les positions Allemandes. Le 27 juin le régiment est relevé, il a perdu 47 tués, 200 blessés et 57 disparus.


 Prévot  Jean, né le  2 août 1889 à Baron, propriétaire, 2e Canonnier du 87e Régiment d'artillerie lourde, mort pour la France le 7 décembre 1918 à l'hôpital de  Portieux (Vosges) (mort de maladie en service commandé)

Secondat de Montesquieu, Marie, Henri, Pie, Jean né le 10 juillet 1875 à Mérignac, Capitaine du 77e RI, mort pour la France le 9 septembre 1914 à Mondement (Marne). Egalement inscrit sur le Monument aux Morts  de Cholet (Maine et Loire)
Le 77e Régiment d'Infanterie  est  cantonné à la caserne Tharreau  de Cholet de 1882 à 1923. De la bataille des frontières à Verdun, de l'Yser à l'Artois, de la Somme à la Marne il participa à toutes ces batailles .Mondement fut son plus haut fait d'arme.
D'après  "La bataille de Mondement " d'Elie Chamard, la prise du Château de Mondement qui commandait la crête séparant les Allemands de la plaine de Champagne, voie royale pour atteindre Paris est  une terrible épreuve pour le 77° RI. Surtout le 9 septembre 1914 quand quelques soldats sont jetés par Foch sur le Château.

Voilà ce qu'écrit Elie Chamard dans son document et qui concerne le Capitaine Secondat de Montesquieu:
"14 h 30
La charge héroïque. Le lieutenant Génois part le premier avec dans sa compagnie de nombreux réservistes qui arrivent de Cholet.
Le commandant de Beaufort appelle à ses côtés le clairon Marquet, il met ses gants blancs, prend son bâton et s'écrie: " En avant, mes enfants, pour la France, chargez!"
D'un seul bond la 5° compagnie, derrière son chef, arrive au mur du potager. Pas de coups de feu. Le lieutenant Génois s'élance vers la grille : "Rendez-vous!" crie-t-il ! Les tirs commencent, les autres compagnies arrivent sur la route.
Le commandant de Beaufort se dirige vers l'une des brèches, le clairon Marquet est blessé. Le commandant de Beaufort s'arrête près d'un arbre, il est tué net d'une balle en plein front.
Le fantassin Durand s'apprête à franchir la brèche, l'adjudant-chef Parpaillon " vieux médaillé " lui dit: « arrête, laisse moi passer.». Une balle le touche en plein cœur. Le capitaine Secondat de Montesquieu, ganté de blanc, le sabre au clair se dirige vers le mur avec le soldat Atle. Une même balle les tue tous les deux. Le sergent-clairon Marquet se dresse, porte son clairon à ses lèvres sanglantes et dans un suprême effort sonne les dernières notes de la charge et meurt. Il n'y a aucun corps à corps, l'ennemi fait feu derrière les fenêtres. A l'Ouest du château, les 1° et 3° sections qui restent de la 16° compagnie du capitaine Durand essaient d'escalader la grille. Ils tombent en tas ou restent suspendus tout sanglants aux barreaux de fer. Les ordres de repli sont donnés, la charge héroïque a duré 30 minutes.
"

Pouvreau Marie Louise Elisabeth, née le 4 mars 1882 à Baron, Infirmière, morte pour la France le 28 février 1917 à l'hôpital complémentaire 25****  (Talence ). (Marquée Pouvereau sur le Monument aux  Morts. Fille de Pouvreau Georges Marie ,Xavier et de Lathelize Marguerite, Marie Louise, Françoise)

* Gelsenkirchen: camp de prisonniers de guerre situé en Westphalie.

** Ferme d'Hurtebise: C'est un lieu-dit de la commune de Bouconville-Vauclair (Aisne), situé sur le chemin des dames près de Craonne.

Ferme d hurtebise                                   Ferme d hurtebise2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette ferme fut le témoin de grandes batailles. Le 7 mars 1814 Napoléon Bonaparte remporte une victoire contre les armées Prussiennes et Russes à la bataille de Craonne et un siècle après elle fut détruite pour le contrôle du chemin des dames.

 

***Le Bois de la Gruerie se situe en bordure de  la forêt d'Argonne, dans le département de la Marne. Il tient son nom d'un droit royal, la  gruerie ou grurie par lequel le souverain percevait une partie des coupes de bois.

 **** Hôpital complémentaire de Talence:

Hopital complementaire 25 a talence

 

 

Quelques photos du chemin des dames au 21e siècle :

Cette route de 35 kms sépare les vallées de l’Aisne et de l’Ailette.C’estun endroit stratégique.            

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Cerny-en-Laonnois

Cerny en laonnois et le cimetierre 1                              Cerny en laonnois et le cimetierre 2

 

 

 

 

 

 

Mémorial du chemin des dames construit en 1951

 

 

L'Abbaye de Vauclair

 

Abbaye de vauclair 3      

L’abbaye Cistercienne  de Vauclair fut édifiée en 1134
par Bernard de Clairvaux. Elle se trouve au bord du
Chemin des dames.

Panorama autour de la caverne du dragon

 

Photo prise depuis la caverne du dragon (chemin des dames) aménagée par les allemands.C'est le terrain de la seconde bataille de l’Aisne en 1916.

 

Carrefour de Rethondes

 

Carrefour de la rethondes en foret de compiegne 1                               Carrefour de la rethondes en foret de compiegne 6

 

 C'est dans la forêt de Compiègne, dans un wagon, que fut signé le 11 novembre 1918 l'armistice entre le Maréchal Foch

, les Alliés et les Allemands.     

                                                                                             

La chanson du clairon